Avec la réforme des retraites, un autre sujet émerge : celui du « match des légitimités » avec, d’un côté, les élus de la Nation et, de l’autre, la « rue », dont les cortèges tiennent la distance depuis le 19 janvier dernier. S’agit-il d’une réelle opposition ? La rue est-elle plus légitime ? La CFTC répond.



Difficile, dans le contexte actuel, de parler d’autre chose que de la réforme des retraites. Elle polarise les attentions et hystérise les débats.

Comme pour toutes les réformes touchant au monde du travail, un autre sujet émerge : celui du « match des légitimités » avec, d’un côté, les élus de la Nation et, de l’autre, la « rue », dont les cortèges tiennent la distance depuis le 19 janvier dernier. 

" Depuis 100 ans, la CFTC et ses dirigeants ont toujours été fidèles à la République, à ses institutions et représentants."

Conformément aux modalités prévues par nos institutions, ils sont pleinement légitimes à légiférer, c’est-à-dire à faire des lois, quand bien même ces lois ne correspondent pas à nos analyses ou à nos attentes.

Ceci étant rappelé, nous affirmons avec la même force que la « rue » n’est pas dépourvue de légitimité à s’opposer à un texte de loi.

La liberté de manifester reste un droit fondamental protégé par notre Constitution.

Et puis la « rue » est parfaitement encadrée par une intersyndicale, dont le savoir-faire et le savoir-être contrastent avec l’attitude des députés à l’Assemblée Nationale.

À certains de nos élus et autres commentateurs, qui contestent notre action sur les plateaux télé ou radio, il est bon de rappeler d’où nous tirons notre légitimité à agir.

Les manifestants sont mobilisés par des organisations syndicales qui additionnent les suffrages exprimés par 57,5 % des salariés lors des élections CSE !

" Comme pour les élus de la république, notre légitimité vient du vote."

Ce niveau de participation est même bien meilleur que celui des législatives où seulement 47 % des électeurs s’étaient déplacés.

Nous entendons souvent qu’ « avec 7 % de syndiqués en France, vous ne représentez que vous-mêmes ».

C’est faire un mauvais procès aux syndicats. La CFTC compte 140 000 adhérents, c’est beaucoup plus que la plupart des partis politiques !

" Alors, non, il n’y a pas de match entre le Parlement et la rue."

Il y a des légitimités diverses, qui loin de s’opposer devraient se compléter avec le « bien commun » comme seule et unique boussole !

Une démocratie apaisée et mature saurait entendre les millions de français qui rejettent massivement la réforme. Elle saurait revoir sa copie sans porter atteinte à l’honneur de nos élus !