La journée de Solidarité n'est pas ce que l'on croit.
LES SALARIÉS NE PEUVENT PAS PORTER SEULS L’EFFORT DE FINANCEMENT DE LA DÉPENDANCE
Suite à la canicule de 2003, le premier ministre de l'époque, Jean-Pierre Raffarin a institué une journée dite “de solidarité”. Son principe est de financer la dépendance des personnes âgées par une journée de travail, lors d’un jour précédemment chômé, sans être rémunérés. Le lundi de pentecôte avait été arbitrairement choisi.
15 ans plus tard, le ministre de la Santé, Agnès Buzyn, évoque la possibilité d’une telle seconde journée (figaro économie). Pour la CFTC, cette mesure est à la fois injuste et insuffisante.
Qu'est-ce que la Journée de solidarité?
Les salariés se rendent au travail pour effectuer une journée de travail :
- pendant une journée précédemment chômée (par défaut, le Lundi de Pentecôte) : c’est donc une journée de travail supplémentaire,
- sans percevoir leur rémunération habituelle.
Les employeurs versent en lieu et place d'un salaire, 0,3 % de leur masse salariale à un fonds dédié : "contribution solidarité autonomie". La contribution solidarité doit servir à financer des actions en faveur des personnes âgées ou handicapées.
Les indépendants, libéraux, chômeurs, malades, sont exclus de ce dispositif et ne participent donc pas à l’effort de solidarité sous cette forme. Les retraités imposables, en revanche, contribuent à cet effort sous la forme de la contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie (CASA).
A quoi sert l’argent collecté ?
En 2017, la CSA et la CASA ont rapporté 2,37 milliards d’euros. Or :
- le besoin en financement de la dépendance s’élève à une dizaine de milliards d’euros (en se reposant uniquement sur le mécanisme des jours de travail supplémentaires, il faudrait supprimer toute la 5e semaine de congés, d’après Pascal Champvert, président de l’association nationale des directeurs au service des personnes âgées),
- Une partie des sommes récoltées via la journée de solidarité est fléchée vers d’autres risques que ceux liés à la dépendance. Autrement dit, l’esprit de la journée de solidarité est déjà dévoyé, et le dispositif risque de devenir une banale taxe sur la masse salariale.
La journée de solidarité est un dispositif injuste qui n’inclut pas les indépendants, et dont l’esprit est dévoyé, alors même que les fonds récoltés sont insuffisants pour financer les besoins du pays en matière de dépendance. D’autres solutions doivent être envisagées, pour dégager plus de fonds, et sans pénaliser les salariés !
Pour ce faire, “le regard de la société doit évoluer, et le droit d’être traité dignement doit devenir une évidence”, selon Pascale Coton, vice-présidente de la CFTC. “Il faut renforcer la prévention tout au long de la vie contre la perte d’autonomie. Et il faut soutenir toutes les solutions permettant à chacun de rester le plus longtemps possible dans son lieu de vie habituel.”
______Avis de la CFTC______________________________________________________________
JOURNÉE DE SOLIDARITÉ: MOT D’ORDRE DE LA CFTC
La CFTC rappelle qu’il n’existe aucune journée « de solidarité » qui permettrait de récolter des fonds au profit de personnes dépendantes. En réalité : il a été instauré une taxe sur les salaires de 0,3 % de la masse salariale dite « contribution solidarité autonomie » prélevée mensuellement. C’est ce prélèvement mensuel dit "contribution solidarité autonomie" qui rapporte plus de 2 milliards par an.
Quand un salarié se voit imposer de travailler une journée sans être rémunéré le calcul est simple : 0,3% de 0 égale 0. Au-delà du principe inacceptable, faire travailler des salariés sans les rémunérer, cette mesure arbitraire se traduit concrètement par nombres d’aberrations.
Application de la Journée de Solidarité
Le site confédéral vous guide sur vos droits et devoirs: https://www.cftc.fr/actualites/journee-de-solidarite-ce-que-vous-devez-savoir